L’année 2023, 1,48 °C plus chaude que le climat de l’ère préindustrielle (1850-1990). C’est le bilan annuel rendu mardi 9 janvier par l’observatoire européen Copernicus. Le précédent rapport publié le 6 décembre assurait déjà que 2023 serait la plus chaude jamais enregistrée, c’est désormais confirmé.
Avec une température moyenne de 14,98 °C, l’année écoulée a marqué un nouveau record, dépassant largement le précédent qui date seulement de 2016. Cette hausse met en péril l’accord de Paris, signé à l’issue de la COP21, qui vise à maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels ».
Copernicus souligne également que dès le début du mois de juin, le seuil symbolique de 1,5 °C a été dépassé pendant plusieurs jours, ce qui est « l’un des premiers signes témoignant du caractère exceptionnel de cette année 2023. Même si ce n’était pas la première fois que ce seuil d’anomalie journalière était dépassé, jamais cela ne s’était produit si tôt dans l’année ».
Pour autant cela ne signifie pas que la limite fixée par l’accord de Paris a été dépassée, car, comme 20 Minutes le précise, cette anomalie doit être relevée en moyenne sur au moins vingt ans pour considérer que le climat mondial a atteint cette limite. Mais le rapport pointe également du doigt que ces anomalies de température journalière globales supérieures à 1,5 °C « sont devenues régulières, au point que près de 50 % des jours de l’année 2023 dépassaient de 1,5 °C le niveau de 1850-1900 ».
Gaz à effet de serre : niveaux les plus élevés en 2023
2023, qui se classe donc comme l’année la plus chaude de l’histoire, a été marquée par des catastrophes climatiques, listées par ce rapport : incendies massifs au Canada, sécheresses dans la Corne de l’Afrique et au Moyen-Orient, sans mentionner les canicules estivales intenses en Europe, aux États-Unis, en Chine… Ces désastres climatiques, causés en partie par les concentrations d’émissions de gaz à effet de serre de la planète, ont atteint en 2023 les niveaux les plus élevés enregistrés dans l’atmosphère. Ces mauvais résultats, obtenus malgré des engagements pris afin de réduire l’utilisation du charbon, du pétrole et du gaz depuis l’accord de Paris, sont publiés peu après l’accord historique de la COP28, que certaines ONG jugent insuffisant.
Comme l’explique franceinfo qui cite Copernicus, les températures de surface de l’océan ont aussi affiché des niveaux « sans précédent » et ont été un facteur déterminant des températures atmosphériques inhabituelles observées tout au long de l’année 2023. Ainsi, au pôle Nord, comme au Sud, la fonte des glaces a atteint en 2023 des niveaux inquiétants.
Appel à la décarbonisation de notre économie « de toute urgence »
Concernant 2024, le directeur de Copernicus Carlo Buontempo a appelé à la décarbonisation de notre économie « de toute urgence« , et a estimé que « les extrêmes observés ces derniers mois témoignent de façon dramatique de la distance qui nous sépare aujourd’hui du climat dans lequel notre civilisation s’est développée ». Le directeur du C3S a ajouté : « Cela signifie concrètement que nos villes, nos routes, nos monuments, nos fermes n’ont jamais eu à gérer un climat aussi chaud ».
Du côté du Met Office (le service de météorologie britannique), on estime que l’année 2024 pourrait être encore plus chaude : la température moyenne mondiale devrait se situer entre 1,34 °C et 1,58 °C au-dessus de l’ère préindustrielle.