Preuve que les négociations ont été rudes : la COP27 a dû jouer les prolongations et a finalement pris fin le 20 novembre. D’ailleurs, ces rendez-vous annuels de la communauté internationale pour lutter contre le réchauffement climatique se terminent rarement à l’heure, note France Info. Voici les principaux points qu’il faut retenir de ce sommet qui s’est tenu à Charm el-Cheikh, en Égypte. 

Une avancée majeure sur les “pertes et dommages”

Pour la première fois, les États participants se sont mis d’accord sur un fonds “pertes et dommages” destiné à aider les pays vulnérables touchés par le réchauffement climatique. En clair, il s’agit des réparations réclamées aux pays riches (qui sont les principaux responsables du réchauffement climatique) par les pays pauvres (ceux qui en sont les principales victimes) pour les dégâts qui ont déjà été subis. Ainsi, la déclaration finale acte le principe de la création d’un fonds financier spécifique : son fonctionnement sera décidé à la prochaine COP. “Les pertes et dommages dans les pays vulnérables ne peuvent désormais plus être ignorés même si certains pays développés avaient décidé d’ignorer nos souffrances”, a salué la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate, citée par L’Express le 20 novembre.

Aucun progrès sur les énergies fossiles 

Alors que le charbon, le pétrole et le gaz représentent 80% de l’énergie consommée dans le monde et sont la principale source d’émissions de gaz à effet de serre, précise France Info, le texte de la COP 27 reprend la formule qui avait été choisie lors du sommet précédent de la COP26 à Glasgow en 2021. Le texte appelait à “accélérer les efforts vers la diminution progressive de l’énergie au charbon, sans système de capture [de CO2] et des subventions inefficaces aux énergies fossiles.” “Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant – et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu”, a déploré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, cité aussi par L’Express le 20 novembre. L’Union européenne quant à elle s’est dite “déçue” par l’accord sur les émissions. 

L’objectif des 1,5°C maintenu 

C’est l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015 lors de la COP21, rappelle France Info : la limitation du réchauffement climatique à +1,5°C. S’il est réaffirmé dans la décision finale de cette nouvelle édition, aucun nouveau moyen n’a été évoqué pour renforcer la crédibilité de cet engagement. “Cette COP a affaibli les obligations pour les pays de présenter des engagements nouveaux et plus ambitieux”, a déclaré Laurence Tubiana, ambassadrice pour les négociations de la COP21 et à l’origine des accords de Paris de 2015, citée par L’Express.

Le pays hôte critiqué 

Cette édition a également été marquée par les appels à la libération du prisonnier politique égyptien Alaa Abdel Fattah, indique L’Express. Pour Laurence Tubiana, “ce fut une COP silencieuse et effrayante pour de nombreux militants. L’héritage de ceux qui luttent pour l’espace civique et les droits de l’homme perdurera.”