Parvenir à la neutralité carbone en 2050, tel est l’objectif que s’est fixé l’Europe. Pour tenter d’y parvenir, la Première ministre a présenté un plan climat, lundi 22 mai. Pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), Élisabeth Borne compte actionner trois leviers : la décarbonation des usines, le changement des chaudières et les transports. Elle souhaite ainsi diviser par deux les émissions de la France par rapport à 1990, rapporte Le Point. Concrètement, cela équivaudrait à rejeter 270 millions de tonnes d’équivalents de CO2 par an (MtCO2e/an), contre 408 millions en 2022.

Avant d’être mis en action, le plan du gouvernement devra être discuté avec les filières et faire l’objet d’une loi climat – énergie au Parlement. Il repose notamment sur l’électrification des voitures, le développement du covoiturage ou un important effort sur la logistique. Dans ce secteur, il est aussi question d’électrifier des véhicules ou d’en faire circuler à l’aide d’hydrogène, de recourir davantage au transport fluvial et ferroviaire. En France, les transports constituent le poste qui rejette le plus d’émissions, avec près d’un tiers du total.

Un effort collectif

Le “plan climat”, table aussi sur la disparition progressive des chaudières au fioul. D’ailleurs, la loi interdit déjà d’en installer de nouvelles. La nouveauté consiste à proscrire l’installation de nouvelles chaudières à gaz, selon des modalités à définir. L’objectif ? Réduire de 26 Mt les émissions annuelles de CO2. Dans l’industrie, un gain de 24 MtCO2e est espéré en 2030 grâce à la décarbonation des gros sites. Ainsi qu’une réduction de 11 MtCO2e sur le reste du tissu industriel.

Mais pour diviser par deux les émissions, un effort collectif est attendu. “Personne ne pourra se planquer, lâche-t-on à Matignon. On demande un peu aux petits et beaucoup aux gros”, puisque la moitié des efforts de réduction des émissions est portée par les entreprises. Toujours selon Matignon, des réunions thématiques entre les ministres et les acteurs des secteurs concernés permettront de peaufiner le plan avant la fin du mois de juin et la convocation d’un “conseil de planification écologique” avec Emmanuel Macron. Il sera alors question de financement, pour accélérer l’achat de véhicules électriques et remplacer les chaudières des particuliers.