Chacun constate combien les conséquences du réchauffement climatique sont devenues une réalité : inondations suite aux pluies diluviennes et tornades, montée des océans et disparition des glaciers, éboulements, canicules, fissures dans les habitations, etc. Ces effets du dérèglement sont devenus monnaie courante. L’accord de Paris visait à limiter le réchauffement à pas plus de 1,5°C et demandait aux États de prendre les mesures nécessaires pour tenir un tel objectif. Nous étions alors dans l’atténuation.

Aujourd’hui, malgré toutes les mesures prises mais qui restent insuffisantes, nous savons que nous sommes sur une trajectoire de + 3/4°C d’ici la fin du siècle. S’il faut évidemment continuer à agir pour limiter au maximum le réchauffement, il devient désormais urgent de mener parallèlement à l’action d’atténuation des stratégies d’adaptation. Nous devons préparer les territoires côtiers à la montée des océans, concevoir autrement les villes dans lesquelles il fera plus de 40°C l’été, établir des plans pour porter assistance aux populations victimes des effets du dérèglement, etc. 

La France vient de présenter le cadre de cette nécessaire adaptation mais nos concitoyens sont encore loin de mesurer tout ce qu’elle impliquera. Il est urgent d’agir car cette adaptation doit s’engager dès maintenant et il ne faut pas attendre, au risque d’aggraver les effets du dérèglement. Passer à l’adaptation ne doit pas signifier se résigner. Si le chrétien que je suis n’est pas « de » ce monde, il est « dans » ce monde (comme le disait mon grand-père André Philip). Il doit donc se mobiliser pour que notre monde reste vivable pour les générations à venir. Nous partageons une religion fondée sur l’espérance : notre devoir est de la rendre effective.

Christian Philip, recteur et professeur des Universités, ancien député, pour « L’œil de Réforme »

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