Corruption, droits de l’homme, environnement… Le Mondial 2022 semble celui de toutes les polémiques. Depuis que le petit émirat du Moyen-Orient a remporté l’attribution du tournoi, le sentiment de malaise s’amplifie. Plusieurs grandes villes de France, dont Paris, Lyon, Lille et Marseille, ont décidé de ne pas diffuser les matchs en public sur des écrans géants.
Morts d’ouvriers dans le cadre des travaux
Le traitement des travailleurs immigrés et le nombre de décès dans le cadre de la construction des huit stades de la Coupe du Monde figurent parmi les principales raisons de ce boycott. Selon le quotidien britannique The Guardian, près de 6 500 ouvriers seraient décédés depuis le début des travaux. Les chiffres exacts de l’hécatombe ne sont pas connus. Les ONG de défense des droits de l’homme et de l’Organisation internationale du travail estiment que les victimes se comptent par centaines, voire par milliers.
Un gouffre écologique
La facture carbone de la compétition est très élevée. Plusieurs stades construits pour l’occasion ne seront peut-être pas réutilisés à l’issue de la Coupe du monde. L’un deux, le Ras Abou Aboud sera d’ailleurs intégralement démonté. Autre problème écologique : sept des huit stades seront climatisés pendant deux mois. C’est le cas du stade Al-Janoub d’Al-Wakrah, au sud de Doha, où l’équipe de France disputera son premier match face à l’Australie, le 22 novembre. Il est doté d’environ 180 bouches d’aération diffusant de l’air frais autour du terrain et sous les 40 000 sièges.
Les droits des LGBT+
La reconnaissance des droits des personnes LGBT+ au Qatar est inexistante car les actes homosexuels entre femmes adultes ou hommes adultes sont considérés comme illégaux. Dans un récent rapport, l’ONG Human Rights Watch soutient que la police qatarie a détenu arbitrairement et maltraité des personnes LGBT. HRW dit avoir « documenté six cas de passage à tabac sévères et répétés et cinq cas de harcèlement sexuel en garde à vue entre 2019 et 2022 ».
Des soupçons de corruption
Des soupçons de corruption entourent le vote d’attribution du Mondial 2022 remporté (quatorze voix contre, huit pour les Etats-Unis), le 2 décembre 2010, par l’émirat. Une information judiciaire a été ouverte, à l’automne 2019, pour « corruption active et passive », ainsi que pour « recel et blanchiment » de ces délits, par le Parquet national financier (PNF), au terme de trois ans d’enquête préliminaire, menée par le magistrat Jean-Yves Lourgouilloux.
Un mondial hivernal
En raison des très fortes chaleurs l’été au Qatar (jusqu’à 50 °C), le Mondial a dû être décalé en hiver pour le bien-être des joueurs. Or généralement les Mondiaux ont lieu durant la saison estivale.