Passé un certain âge, il n’est pas simple d’interdire à son enfant d’ouvrir des comptes sur les réseaux sociaux. En revanche, il y a différentes façons de l’accompagner, afin de limiter les risques de cyberharcèlement dont un enfant sur cinq est victime et un sur dix de harcèlement scolaire, selon le ministère de l’Éducation nationale. Franceinfo en liste plusieurs. Ainsi, il est recommandé aux parents de découvrir avec leur adolescent les réseaux sociaux qu’il veut utiliser. Au besoin, les enfants pourront expliquer aux parents le fonctionnement de ces applications, explique Samuel Comblez, psychologue clinicien et directeur des opérations de l’association e-Enfance.

Ensuite, les parents peuvent participer à la création et au paramétrage des comptes de l’enfant. D’ailleurs, quel que soit le réseau social utilisé, le compte de celui-ci doit impérativement être paramétré en “privé”. Et ce, afin que ses publications ne soient pas visibles par tous les utilisateurs. Il est également conseillé de bien préciser, au moment de l’inscription, que l’internaute est mineur. Enfin, mieux vaut désactiver la fonction permettant d’être tagué sur des publications sans autorisation. Passer par cette étape est une manière efficace de limiter les risques de cyberharcèlement.

Parler de cyberharcèlement

L’authentification à deux facteurs (dont le numéro de téléphone d’un adulte) permet d’être informé dès lors qu’une personne essaie d’usurper le profil de votre enfant. Les discussions familiales, autour des réseaux sociaux, aideront, enfin, à parler de cyberharcèlement “de manière proactive, même quand l’enfant n’en est pas victime”, précise le spécialiste. S’il y est confronté, l’adolescent osera plus facilement en parler.

Si votre adolescent a un smartphone, il est possible d’utiliser les options parentales proposées par les réseaux sociaux. Mais cela nécessite que l’adulte dispose également d’un compte sur l’application. Sur Snapchat, par exemple, la fonction “centre parental” permet de voir avec qui discute votre enfant. Ce dispositif vous permettra aussi de signaler aux modérateurs un compte “bizarre”, précise franceinfo. TikTok dispose même d’un “guide à l’usage des parents”.

Non aux logiciels espions

En cas d’installation d’un logiciel de contrôle parental, il est conseillé de l’utiliser avec parcimonie. C’est “un bon outil pour les protéger de contenus inadaptés », estime Catherine Blaya, professeure de sciences de l’éducation à l’université Côte d’Azur. Mais mieux vaut expliquer à l’enfant ce à quoi l’adulte aura accès. En revanche, les experts interrogés s’opposent tous à l’installation d’un logiciel espion. Les ados aussi ont le droit à une vie privée.