Quelques mots prononcés discrètement, sa main dans la mienne, juste après une prière, sans savoir si j’étais entendue. Une phrase dite dans un souffle avec un peu de honte, comme s’il s’était agi d’un aveu d’abandon, d’un renoncement trop facile à l’espoir, d’un souhait égoïste que l’autre se laisse aller à la mort. Enfin. « Tu peux t’en aller ». En réalité, comment ne pas souhaiter que la décision d’abréger les souffrances et l’agonie n’appartienne qu’à la personne concernée en tout cas à quelqu’un d’autre ? Le Talmud dit que visiter un malade c’est prendre un peu sur soi de sa souffrance, plus précisément 1/60e de sa souffrance. Qu’en est-il du malade mourant ? Que dois-je prendre sur moi ?

La fin de vie interroge l’intime, même si […]