De COP en COP, le diagnostic des scientifiques est de plus en plus alarmant. La réalité de demain est une Terre qui devient progressivement moins hospitalière. Dans les décennies qui viennent, le climat se fait plus violent ; l’eau, l’air, la nourriture, les terres habitables se raréfient. Les populations ne sont pas égales devant la misère et celles qui sont le plus touchées ne sont pas toujours celles qui ont le plus de responsabilités. Au risque de se répéter, faisons le point.
L’humanité dans une impasse
Comment en est-on arrivé là ? Nous sommes les héritiers d’un mouvement qui est né avec la Renaissance qui a suscité un humain dont le projet est de conquérir le monde physique, de le transformer par les sciences et la technique. Descartes se donnait comme horizon de nous rendre « maîtres et possesseurs de la nature ». Ce projet s’est accompagné de l’idée que le bonheur se trouve dans la consommation, ce qui est un marqueur de notre civilisation.
Aujourd’hui ce chemin est en impasse, car l’humanité est arrivée à un point de bascule où la nature ne supporte plus les effets de la technique. Nous sommes appelés à un changement de logiciel dans notre rapport au monde. Nous le devons à nos enfants et à leurs descendants qui vivront plus ou moins bien, plus ou moins mal, en fonction de ce que nous faisons, ou ne faisons pas, pour eux.
Une conversion
Dans la Bible, le changement de comportement est l’expression utilisée pour évoquer la conversion. Il repose sur une nouvelle compréhension du monde et de la vie. Qu’est-ce qui peut nous faire changer ? Le philosophe Hans Jonas dit que c’est la peur alors qu’Olivier Abel mise sur la gratitude. Les deux ne sont pas antinomiques. Nous pouvons être reconnaissants pour les merveilles de notre monde et avoir peur pour son état. Les religions, les sagesses et les philosophies sont convoquées pour appeler à une conversion éthique.
De leur côté, Les États et les institutions internationales peuvent influencer les comportements par la loi et la fiscalité. Un des enjeux de la COP est d’interdire les procédés trop polluants et de créer un impôt sur la production de CO2. Est-il normal que le kérosène de l’avion qui emmène des vacanciers à l’autre bout du monde soit moins taxé que l’essence de la voiture du vacancier qui part camper dans la forêt voisine ? Certains disent qu’il est déjà trop tard, d’autres qu’on peut encore inverser la tendance, mais cela ne passera que par un changement de comportement de chacun.