“Nous avons trouvé Navalny. Il est dans la colonie pénitentiaire numéro 3 de la localité de Kharp.” Sur X, anciennement Twitter, Kira Iarmych, la porte-parole de l’opposant russe, a donné des nouvelles d’Alexeï Navalny lundi 25 décembre. Cela faisait près de trois semaines que ses proches n’avaient plus eu de ses nouvelles, alors qu’il était détenu au sein de la colonie pénitentiaire de la région de Vladimir, à 250 kilomètres à l’est de Moscou, pour purger sa peine pour “extrémisme”.

Sa porte-parole a précisé que l’opposant de Poutine “va bien” et que son avocat lui a rendu visite lundi. BFMTV ajoute ensuite qu’Alexeï Navalny a lui-même pris la parole mardi 26 décembre sur X, en indiquant que le voyage vers son nouveau lieu de détention, qui a duré vingt jours, était assez fatigant : “Quoi qu’il en soit, ne vous inquiétez pas pour moi. Je vais bien. Je suis soulagé d’être enfin arrivé.”

Des prisons aux conditions rudes

Depuis sa condamnation pour “extrémisme”, l’opposant doit obligatoirement purger une peine de dix-neuf ans dans une colonie “à régime spécial”. Ces établissements détiennent des conditions de détention les plus rudes, et sont ordinairement réservés aux condamnés à perpétuité, ainsi qu’aux détenus les plus dangereux. Les prisons de ce genre, on en compte une quarantaine en Russie, sont souvent situées dans des endroits reculés, fonctionnant sous une administration semblable à celle des anciens goulags soviétiques, comme expliqué par les défenseurs des droits humains.

Un éloignement en lien avec les élections

Le Monde précise qu’une colonie à “régime spécial” est justement située à Kharp, qui se nomme la colonie numéro 18 “Hibou polaire”, même si Alexeï Navalny est actuellement détenu dans une autre, surnommée “Loup polaire”. Cette colonie, fondée dans les années 1960 sur le système du goulag, est située à environ 60 kilomètres au nord du cercle polaire arctique, et est réputée pour ses rudes conditions, comme le froid extrême. Les températures doivent s’élever à -28 degrés la semaine prochaine.

Selon un des collaborateurs d’Alexeï Navalny, Ivan Jdanov, il s’agit de “l’une des colonies les plus septentrionales et les plus éloignées de Russie, où les conditions y sont difficiles. Il est très difficile de s’y rendre et il n’y a pas de système de distribution de lettres ou d’accès téléphonique”.

Ce transfert pourrait être en lien avec la prochaine élection en Russie, comme l’explique encore Ivan Jdanov, qui explique sur X : “Dès le début, il est apparu clairement que les autorités voulaient isoler Alexeï, en particulier avant l’élection.” Ces séjours en prison ne sont pas sans conséquence pour l’opposant russe, dont la santé s’est encore détériorée ces derniers mois.