Peter Prove, juriste australien, dirige la commission des Églises pour les affaires internationales (CEAI) du Conseil œcuménique des Églises (COE) depuis 2014.

Une représentation à l’ONU

La CEAI conseille le COE sur les situations critiques dans le monde et le soutien aux initiatives de paix et de justice qui peuvent être mises en place. La commission aide le COE à identifier les défis qui se posent aux Églises dans ces situations et à les accompagner pour dessiner une réponse œcuménique cohérente. « La CEAI a été créée en 1946, quelques années avant la création du COE lui-même, pour être “un organisme formulant l’esprit chrétien sur les défis mondiaux et travaillant à amener cet esprit à concrètement relever ces défis.” Parmi les possibilités de cette commission figurent les contacts avec les Nations unies et ses agences, la facilitation et la coordination de la représentation des Églises membres et des partenaires œcuméniques auprès de ces institutions », précise Peter Prove. « Le premier directeur de la CEAI était présent à la conférence de San Francisco qui allait donner naissance à l’ONU. Avec d’autres représentants d’ONG, il a milité pour que les droits humains soient intégrés à la Charte des Nations unies et pour que la société civile ait un espace reconnu au sein de l’ONU. Les deux demandes ont été adoptées et sont devenues primordiales dans le travail de l’ONU. La CEAI a également été aux avant-postes pour faire intégrer la mention de la liberté religieuse dans la Déclaration universelle des droits humains de 1948. » Depuis, le COE possède, avec d’autres, une représentation permanente auprès du siège de l’organisation à New York.

De vastes champs d’action

Depuis 2006, le champ de compétences de la CEAI s’est étendu en intégrant les commissions des Églises sur « Diakonia et développement », sur « Justice, paix et sauvegarde de la Création », et sur les « Relations et dialogues interreligieux ».

Trente-cinq personnes représentant les Églises membres ou des organisations œcuméniques composent cette commission et se font aider par des groupes de travail thématiques pour offrir une parole œcuménique sur les enjeux internationaux, selon l’actualité. Ces dernières années, la CEAI est intervenue notamment dans : des processus de dialogue entre les Églises des Corées du Nord et du Sud, la question des personnes déplacées et de l’apatridie, les violences contre les femmes et les enfants, le processus de démocratisation en Colombie, des échanges économiques justes, la justice climatique, la lutte contre le Covid-19 auprès des populations les plus fragiles, la guerre en Ukraine… « Nos partenaires des Nations unies reconnaissent invariablement la valeur particulière de l’engagement des organisations religieuses face à ces enjeux, pas seulement du fait de leur orientation éthique ou morale, mais aussi du fait de la taille, de la portée et de l’influence des communautés religieuses jusqu’à un niveau très local », conclut Peter Prove.