Les élections législatives convoquées par Emmanuel Macron après la dissolution de l’Assemblée nationale ont donné naissance à un « nouveau front populaire« . Sa formation a été officialisée ce lundi 10 juin, le lendemain des élections européennes, à la suite de quelques heures de délibération au siège des Écologistes. Cette décision a fait suite au lancement de deux initiatives le même jour : François Ruffin a lancé une pétition intitulée « pour un front populaire« , qui a recueilli 100 000 signatures en quelques heures, tandis que Raphaël Glucksmann a appelé Laurent Berger à unir les forces de gauche dans un combat commun. 

Dans un communiqué diffusé en soirée, toutes les formations de gauche faisant partie de la NUPES créée en 2022 (La France insoumise, le Parti socialiste, les Écologistes, le Parti communiste, Place Publique, Générations) ont entériné la décision de « soutenir des candidatures uniques dès le premier tour« . Le communiqué évoque également, sans plus de précisions, un « programme de rupture » détaillant les mesures à prendre dans les 100 premiers jours du gouvernement du nouveau front populaire. 

La droite pourrait emboîter le pas 

Si la gauche semble se mobiliser, les différents partis de droite et de droite nationaliste ont, quant à eux, lancé des pourparlers. Dès l’annonce de la dissolution, Éric Zemmour a plaidé en faveur de « la plus vaste union des droites ». Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête ! aux élections européennes, s’est entretenue ce lundi avec Marine Le Pen et Jordan Bardella au siège du RN. À l’issue de cette réunion, elle a exprimé son « souhait ardent que nous puissions trouver le moyen de nous rassembler ». La tête de liste aux européennes a également fait savoir qu’elle avait « plusieurs rencontres prévues avec des membres des Républicains » et qu’elle avait un « entretien programmé avec Nicolas Dupont-Aignan » pour ce mardi. 

Selon BFMTV, Jordan Bardella serait enclin à une alliance avec Reconquête ! sous quelques conditions. Le président du RN a également « tendu la main » aux Républicains en mentionnant des « discussions » avec certains de leurs cadres, reconnaissant la difficulté de remporter seul.

Si le Rassemblement national arrive en tête lors du scrutin du dimanche 7 juillet, et même s’il obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale, il devra composer avec le Sénat, où il ne compte que trois élus.

Ainsi, certains projets de loi pourraient subir des modifications significatives lors des débats parlementaires… à moins qu’un accord ne soit conclu avec LR, qui domine la Chambre haute. En signe de cette ouverture à la droite « républicaine« , Marine Le Pen assure que le RN serait « bien sûr capable » de ne pas présenter de candidat face aux LR avec lesquels un accord aurait été conclu. 

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