Alors que le Salon de l’agriculture s’apprête à ouvrir ses portes, l’ambiance semble tendue entre Emmanuel Macron et les différents syndicats. Ce climat tendu intervient à la suite de l’invitation du groupe Les Soulèvements de la Terre à un grand débat entre le Gouvernement et le monde agricole.
Jeudi 22 février, l’Élysée avait fait part de son intention d’organiser ce débat, un format inédit, lors de la visite du président de la République. Plus d’une centaine de responsables syndicaux, d’industriels et de dirigeants d’associations environnementales ou de la grande distribution seraient attendus, afin de participer à un échange qu’Emmanuel Macron souhaite “le plus riche possible, à bâtons rompus, dans un état d’esprit républicain, mais sans filtre”.
“Je refuse de prendre part à ce qui ne sera qu’une mascarade”
Alors que l’Élysée annonce aux journalistes l’invitation du collectif Les Soulèvements de la Terre, la nouvelle provoque la colère de plusieurs syndicats dont l’un des principaux, la FNSEA. Sur le plateau de BFMTV-RMC ce vendredi 23 février, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a indiqué refuser de se rendre au grand débat : “Je n’irai pas à ce grand débat. Cela envoie l’image aux agriculteurs que rien n’a été compris de leurs problématiques. Ce qui se passe est incompréhensible”, a-t-il affirmé, réitérant ainsi ses propos tenus la veille sur X (anciennement Twitter) : “L’invitation par le PR (président de la République, NDLR) au #SIA d’un groupuscule dont la dissolution a été demandée par son propre gouvernement est une provocation inacceptable pour les agriculteurs. J’avais accepté de participer à un débat. Dans ces conditions, je refuse de prendre part à ce qui ne sera qu’une mascarade.”
Sur RMC, il a précisé sa position tout en taclant le collectif : “Ce mouvement, que le Gouvernement lui-même a tenté de dissoudre, aujourd’hui lance des cocktails Molotov sur les gendarmes et détruit les biens des agriculteurs.”
Un rapide rétropédalage
Face à la colère des agriculteurs, l’Élysée a précisé ne plus inviter le collectif en reconnaissant une faute : “Il s’agit d’une erreur faite lors de l’entretien avec la presse en amont de l’événement.” Il a également été précisé que le collectif Les Soulèvements de la Terre n’a été “ni convié ni contacté” pour participer au débat. Face à cette erreur, l’opposition n’a pas pu s’empêcher de critiquer le Gouvernement, comme Marine Le Pen, qui a réagi en pointant du doigt “la confusion, le mépris et le désordre” d’Emmanuel Macron.
Comme Ouest-France l’indique, les blocages de routes et actions coup-de-poing ont repris de plus belle cette semaine, tandis que des défilés de tracteurs se déroulent ce vendredi à Paris, devant les Invalides. Le but, pour les syndicats, est de “maintenir la pression” après pratiquement un mois de négociations avec le Gouvernement. Si Rémi Dumas, vice-président des Jeunes agriculteurs, reconnaît des “avancées” dans les discussions, selon lui, “le compte n’y est pas totalement”.