« Toutes les conditions étaient réunies pour qu’un autre parti que l’AKP arrive au pouvoir ! Je ne comprends pas. » La déception de Hüseyin est palpable, sa perplexité aussi. Comme la majeure partie de la communauté alévie, une minorité de l’islam considérée par les plus orthodoxes comme hérétique, à laquelle il appartient, ce quadragénaire de nationalité franco-turque a voté depuis Paris en faveur d’une alternance démocratique en Turquie au moins autant que pour Kemal Kiliçdaroglu lui-même, l’opposant à Recep Tayyip Erdogan.

C’est cependant le président sortant qui a été réélu avec 52,14 % des suffrages, contre 47,86 % pour le candidat de l’Alliance de la nation (coalition de six partis d’opposition). Le fait que Kiliçdaroglu soit lui-même alévi, bien qu’il ait tenu à se présenter comme « alévi musulman », a-t-il pu jouer en sa défaveur ? « Un noyau dur, islamiste et politisé, n’aurait jamais voté pour lui, considérant qu’un alévi ne peut pas diriger la Turquie, mais cela […]