Depuis janvier, Donald Trump a retiré les États-Unis de l’OMS, mis en péril des actions contre le sida dans 50 pays, réduit le personnel et les budgets de l’Agence américaine pour le développement qui approvisionne en médicaments les pays pauvres et répond aux urgences en lien avec les crises sanitaires. Il a aussi diminué le budget du NIH (National Institutes of Health – Instituts américains de la santé), en particulier pour les recherches sur les vaccins.

Aujourd’hui les mots-clés équité, diversité, inégalités, changement climatique sont interdits aux États-Unis dans les demandes de financement. JD Vance le dit très bien : en dehors de ses idées, il n’y a que des idées fausses. Les universités quant à elles ne détiennent pas la vérité, mais la cherchent. Elles cherchent à comprendre, par le dialogue et la confrontation, la question des inégalités de santé, de l’accès aux soins en fonction de ce que les Américains appellent la race, qui sont des questions clés aux États-Unis et que l’administration Trump ne veut pas connaître.

La suppression des budgets du NIH affecte d’abord les jeunes chercheurs. Presque la moitié de ces post-docs dans les laboratoires américains sont des chercheurs étrangers faisant l’objet d’échanges internationaux entre les universités. Les décisions récentes consistent donc pour les États-Unis à se tirer une balle dans le pied. Marseille et d’autres universités françaises ont déjà dégagé des budgets pour accueillir ce qui est l’avenir de la science.

La science fondamentale doit être libre. L’inverse de la connaissance, c’est l’ignorance et l’obscurantisme. La science américaine est en danger. Pourtant, « un cœur intelligent cherche la science, mais la bouche des insensés se plaît à la folie », comme le dit la Bible (proverbe 15.14).

Thierry Philip, professeur de cancérologie, pour « L’œil de Réforme »

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