Le Parlement européen vit sa dernière session plénière avant les élections du 9 juin prochain en France métropolitaine. Au programme de celle-ci figurent, notamment, les “tentatives de l’extrême droite et des conservateurs de détruire le Pacte vert”, indique franceinfo. Le plan de l’Union européenne ambitionne d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Il suffit, à lui seul, à rappeler la place majeure des enjeux climatiques environnementaux tout au long de la mandature qui arrive à son terme.
Qu’en sera-t-il après l’élection ? “L’équilibre politique qui résultera des élections européennes déterminera une grande partie de l’ambition climatique de l’Union européenne pour les prochaines années”, avertit Phuc-Vinh Nguyen. Le chercheur spécialiste des politiques française et européenne de l’énergie à l’Institut Jacques-Delors affirme d’ailleurs qu’il s’agit d’un des enjeux majeurs du scrutin, même s’il ne domine pas la campagne française.
“Peser face aux pays émergents”
Les 720 députés du Parlement européen disposent, en effet, de prérogatives majeures. L’énergie, les transports ou l’agriculture font partie des compétences partagées par l’Union européenne et les États membres. Le traité de Lisbonne, qui régit le fonctionnement de la communauté, permet de “légiférer si l’échelon européen est plus pertinent”, rappelle Nicolas Berghmans. Le responsable Europe à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) ajoute que “la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique concernent le quotidien de tous les Européens et sont des enjeux globaux”. D’où la nécessité de coordonner les efforts afin de mettre en place une action publique efficace, tout en portant un discours commun au niveau international.
“La France est un confetti dans le monde, alors qu’à 27, on commence à peser face aux pays émergents, à la Chine ou aux États-Unis”, décrit Karima Delli, eurodéputée (Les Écologistes). L’Union européenne “a plus d’impact sur le réchauffement climatique quand une décision est prise au nom de 500 millions d’Européens”, complète Pascal Canfin (Renaissance, Renew au niveau européen), président de la commission environnement du Parlement européen.
“Une interaction vivante”
Mais dans la réalité, la prise de décisions est partagée. “Il y a une interaction vivante entre les droits européens et nationaux, avec la possibilité pour les États d’être toujours plus ambitieux”, précise Pascal Canfin. Les pays jouissent d’une latitude selon leurs spécificités, mais ils doivent respecter les standards fixés, sans quoi ils encourent une sanction. La France a, par exemple, écopé d’une amende de 500 millions d’euros pour ne pas avoir atteint les objectifs européens en matière d’énergies renouvelables en 2020.