En ligne de mire : le Pacte vert, qui prévoit des investissements massifs et fixe une réduction nécessaire de 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Sous prétexte de lutte contre la bureaucratie et les réglementations, le détricotage des outils de transformation écologique est devenu leur combat majeur.

Mais il trouve un écho insupportable dans notre pays, puisque le meilleur ami d’Henri IV, souvent mieux inspiré, s’en est pris à l’Ademe (agence de la transition écologique), à l’Agence pour la biodiversité et à l’Agence Bio dans son discours de politique générale. Or ces structures sont décisives pour prendre les bonnes décisions pour l’évolution de notre pays et la protection de la biodiversité face au changement climatique.

Pourquoi ces institutions indépendantes ? Parce que la mutation s’inscrit dans un temps long : lorsque l’on veut reconstruire la vallée de la Roya, il faut penser aux crues centennales – le temps de vingt mandats de député ou de président. Le temps court électoral ne permet pas une vision de restauration stratégique, capable d’anticiper.

La transition a besoin de structures soutenues par les pouvoirs publics et l’opinion, mais qui ont une indépendance de diagnostic, de pilotage, qui les met à l’abri des choix électoralistes et court-termistes. Enfin il faut de la compétence : toutes les structures autonomes qui préservent notre espace vital, comme le Conservatoire du littoral, les Agences de l’eau ou encore le GIEC sont des mines de savoir et d’expérience qui sont indispensables pour comprendre, adapter et transformer les situations complexes et mortifères dans lesquelles nous nous sommes enfermés.

Christian Apothéloz, journaliste, pour « L’œil de Réforme »

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