Le président de la Fédération protestante de France, Christian Krieger, a affirmé, au sujet de la possible évolution de la loi sur la fin de vie, que les protestants voulaient être prudents mais s’investiraient dans ce débat. Et il est vrai que ces questions, notamment l’assistance au suicide et l’euthanasie active, sont beaucoup plus complexes et subtiles qu’il n’y paraît. D’abord parce qu’elles touchent à l’intime et à la finitude humaine. Nous sommes tous tendus entre la valeur de la vie et l’insupportable de la souffrance. Il n’y a pas un simple positionnement « pour » ou « contre ». Ce qui est certain, c’est que les protestants ne croient pas du tout à une quelconque valeur de la souffrance. Le pape Jean-Paul II avait publié, en 1984, une lettre apostolique intitulée « De la valeur salvifique de la souffrance » (Salvifici doloris). Le monde théologique protestant avait réagi en s’opposant à cette idée d’un lien entre la souffrance et le salut. L’éthique protestante, même si elle est multiple, se range du côté d’un combat déterminé contre toutes les souffrances, en affirmant que celles-ci demeurent un scandale.
Les soins palliatifs, une priorité
C’est pour cela que le protestantisme insiste, comme le fait d’ailleurs […]