Pour le moment, les Africaines des pays subsahariens pratiquant la science à haut niveau ne sont que 2%, alors que 30% des chercheurs sont des femmes. Mais elles sont de plus en plus nombreuses, précise Le Point Afrique. Solidaires, elles sont plus visibles grâce aux communautés qu’elles lancent sur les réseaux sociaux. Plus en vue, elles sont surtout performantes. Le média met en avant leur capacité à répondre aux besoins de leur continent.

Dans leurs travaux, elles sont soutenues par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et la Fondation L’Oréal. Ensemble, elles ont lancé le Prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud) pour les femmes et la science. En plus d’une reconnaissance internationale, les lauréates reçoivent 10 000 euros.

Autonomie financière des femmes

C’est le cas d’Olyvia Gwladys Fadeyi. La Béninoise est doctorante en sciences de l’ingénieur et de la technologie au sein de la faculté d’agronomie de l’université de Parakou. Elle étudie les champignons, afin de créer une chaîne de valeur en vue de leur exploitation dans les secteurs de la santé ou les cosmétiques, notamment. Avec le soutien de son directeur de recherche, la mycologue a développé une stratégie. Sa première phase devrait permettre de proposer un mentorat à quelque 180 femmes. L’objectif est de les former aux méthodes de production des champignons et à leur commercialisation.

Une fois prêtes, elles pourront se lancer et devenir financièrement autonomes. “En Afrique, comme partout dans le monde, la place des femmes change. Il y a une jeune génération qui a envie de faire bouger les lignes. Ces chercheuses veulent écrire une nouvelle page de l’histoire et surtout être porteuses des solutions appropriées pour leur continent”, commente Alexandra Palt, la directrice générale de la Fondation L’Oréal.

“Résoudre les problèmes”

S’il est trop tôt pour dire que les femmes scientifiques vont y parvenir, l’exemple d’Olyvia Gwladys Fadeyi n’est pas un cas isolé. Ange-Cynthia Umuhire est doctorante en astronomie et science spatiale. Après un stage de trois mois à la Nasa, aux États-Unis, elle a décroché un poste à l’agence spatiale rwandaise, née il y a douze mois. “Nous sommes chargés de résoudre les problèmes liés aux prévisions météorologiques et climatiques, mais aussi de travailler sur la prévision des catastrophes. Au département des sciences de la Terre et de l’espace, notre équipe analyse également comment améliorer des rendements agricoles pour la sécurité alimentaire, la prévision des pandémies et bien d’autres sujets, résume-t-elle au Point Afrique. Comme les autres femmes scientifiques africaines, Olyvia Gwladys Fadeyi et Ange-Cynthia Umuhire servent de modèles.