Survol de la vie des Églises protestantes au Cameroun, où se tient en ce moment la dixième Assemblée Générale de la Cevaa : présent depuis le XIXème siècle, le protestantisme a laissé son empreinte dans l’histoire du pays. Les protestants ont fondé les premiers hôpitaux, les premières écoles, la première université… Mais dans un pays à la diversité fourmillante, ils sont eux-mêmes partagés en de multiples Églises, que tente de fédérer le Cepca, le Conseil des Églises protestantes du Cameroun. Le protestantisme camerounais est aussi confronté aux difficultés que connaît le pays, et qui ont pesé sur la présidentielle du 7 octobre : notamment les affrontements dans les régions anglophones, et la poursuite des violences dues à Boko Haram.

Le Cameroun est un pays qui pourrait être un continent. Plus de 200 ethnies et autant de langues, réparties dans des milieux naturels très contrastés : c’est une « Afrique en miniature », comme on l’entend parfois dans la bouche de Camerounais. Dans ce paysage fourmillant, le protestantisme s’est implanté de longue date, apportant l’Évangile dès le XIXème siècle, avec tout d’abord les baptistes, incarnés par le Jamaïcain Joseph Merrick et l’Anglais Alfred Saker. Ils ont été suivis par les presbytériens américains, puis par des arrivées successives de missionnaires d’Europe, dont ceux de la Société des Missions Évangéliques de Paris. Les protestants ont construit les premières écoles, les premiers hôpitaux, la première université : l’Université protestante d’Afrique centrale, à Yaoundé. Sa faculté de théologie, où se retrouvent de futurs pasteurs, mais aussi des étudiants catholiques ou musulmans, accueille aujourd’hui dans une perspective interdénominationnelle des étudiants venant de différents pays des sous-régions d’Afrique Centrale et de l’Afrique de l’Ouest, et bénéficie du soutien de la Cevaa. C’est dans une école protestante qu’a été composé l’hymne national camerounais ; et il n’est pas rare de voir en pleine ville des panneaux publicitaires affichant des versets bibliques pour le compte de telle ou telle Église. […]