Depuis un demi-siècle, elle se réinvente en langue française et témoigne d’une culture protestante francophone créolisée en plein essor.
Le milieu social qui la porte n’en est pas moins confronté à plusieurs défis : les finances, la frontière sacré/profane, la mixité, la formation, les relations avec les églises… Le projet Mosaïc (Fédération Protestante de France), chargé des relations avec les églises d’immigration, s’est beaucoup appuyé sur les chorales Gospel pour illustrer la diversité protestante. Du côté catholique, depuis la vogue controversée des «messes rythmées» postVatican II, les chorales Gospel sont parfois conviées lors d’événements à forte visibilité. Mais ces chorales sont-elles de simples adjuvants décoratifs et populaires, où interrogent-elles plus profondément les Églises, par leurs pratiques souvent œcuméniques et interculturelles ?
Une chose est certaine: la musique Gospel a pour vocation de transmettre. Elle réactualise un trait fondamental de la culture chrétienne qui démocratisa le chant choral au XVIe siècle au nom de ce principe simple : communiquer la grâce de Dieu au plus grand nombre.
Agrégé d’histoire, ancien élève de l’École Normale Lettres Sciences Humaines (LSE), docteur de l’EPHE, Sébastien Fath est chercheur au CNRS, membre du Groupe Sociétés Religions Laïcités.
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