Rédigé pour saluer la résilience et le courage des femmes victimes de violences sexuelles, La Force des femmes, publié aux éditions Gallimard, raconte des combats. Ceux menés par des femmes dont le docteur Denis Mukwege a croisé le chemin, relate TV5 Monde. Le prix Nobel de la paix y dresse un portrait de patientes de l’hôpital du Panzi, l’établissement qu’il dirige depuis 1999 en République démocratique du Congo, dans la province du Sud-Kivu. Celle-ci est notamment en proie à la malnutrition, à l’instabilité politique et aux exactions armées. Comme le rappelle la chaîne de télévision, le pays est également marqué par des traditions patriarcales vivaces. Surnommé “l’homme qui répare les femmes” Denis Mukwege, gynécologue, reconstitue leurs parties génitales, partiellement détruites, après des viols collectifs.
Décrivant le viol comme une arme de guerre fréquemment utilisée au Congo, afin de réduire à néant l’humanité des femmes et de les souiller, Denis Mukwege rend hommage aux victimes fortes d’“une capacité de se remettre debout, de se battre pour leurs droits et ceux de leurs enfants. Elles deviennent de vraies actrices de changement pour leur communauté. Il faut utiliser ces capacités pour notre société et la rendre plus égalitaire, plus juste”. “Le courage de ces femmes, il faut le célébrer. C’est un message d’espoir pour le futur”, assure-t-il.
70 000 victimes de violences sexuelles soignées dans sa clinique
Dans sa clinique, quelque 70 000 femmes victimes de violences sexuelles ont déjà été soignées. Constatant que les interventions médicales ou chirurgicales n’étaient pas suffisantes, les personnels travaillent également à la reconstruction psychologique des victimes et les accompagnent d’un point de vue socio-économique mais aussi légal.
La publication de son ouvrage est aussi l’occasion de faire un point avec la chaîne de télévision sur la situation des femmes dans le monde. Et le citoyen d’Honneur de la ville de Paris n’y va pas par quatre chemins : “Partout dans le monde, les femmes restent considérées comme des êtres de seconde classe”. Et d’ajouter : “Je pense que la question des violences est universelle. Dans mon livre, j’évoque les différents continents que j’ai pu visiter. L’Amérique latine, l’Asie, l’Europe, l’Afrique… jusqu’en Australie. Partout, c’est une question qui se pose. Comment notre société patriarcale essaye tout simplement d’oublier les femmes, de les mettre au second plan ?” Pour Denis Mukwege, la violence contre les femmes va continuer tant que les inégalités femmes-hommes persisteront dans la société.