Depuis longtemps Tananarive n’avait été aussi propre, sous le soleil de novembre, lavée et relavée par les services de la ville, puis par les pluies quotidiennes de la saison, qui laissent derrière elles un ciel immaculé et des jacarandas flamboyants. À leur corps défendant, les élèves se sont vu octroyer cette année des «vacances de peste», et les mesures prophylactiques sont encore d’actualité dans beaucoup de lieux publics. Environ 140 morts, plus de mille cas répertoriés, et particulièrement mis en cause le manque d’hygiène de la grande ville où s’entassent une foule de personnes qui parviennent tout juste à survivre, mais également les superstitions qui entravent le travail des médecins, et encore les pratiques funéraires, propices à la diffusion du germe de la maladie.

Sur les 7 envoyés du Défap, 3 ont dû attendre le 6 novembre pour entrer en fonction, Coralie Deguilhaume dans trois lycées FJKM de la capitale, où elle offre aux élèves des bains de langue française, Myrjam Strobel et Yoan Deguilhaume à la cantine des sœurs de Mamré, où ils participent à la préparation des repas d’une petite centaine d’enfants chaque jour, et soutiennent l’animateur Michel dans les activités éducatives proposées aux enfants, qui ont entre 3-4 ans et 15 ans. À Antsirabé, Sami Chenuelle et Fenitra Roetman ont pu commencer plut tôt, Sami (déjà en poste l’an passé) comme instituteur en remplacement d’une enseignante en congé de maternité, et Fenitra comme animatrice auprès des petits. […]