C’était un point de vives divergences entre les parties prenantes qui risquait de miner la légitimité même du scrutin. Interrogé par la radio RCF, le secrétaire général du Défap a souligné cette « très belle avancée » et la confiance qui a pu être établie par le Premier ministre avec les interlocuteurs. Mais les tensions restent fortes dans l’archipel et pour les désamorcer, « le rôle des Églises est essentiel » ; dans ce contexte, Bertrand Vergniol s’est félicité de la position adoptée par l’EPKNC vis-à-vis du scrutin qui devra, quel que soit le résultat du vote, être « un choix d’espérance pour le destin commun. »

S’il est une question révélatrice des tensions qu’éveille en Nouvelle-Calédonie l’approche du référendum d’autodétermination, c’est celle des listes électorales. Elle figurait en tête des sujets abordés lors de la seizième réunion du Comité des signataires qui s’est tenu jeudi et vendredi à Matignon. L’accord obtenu sur ce point au bout de plus de 9 heures de discussions marque une avancée cruciale. Non seulement parce qu’il a permis de lever les divergences portant sur l’inscription automatique de 11.000 personnes supplémentaires sur ces listes – 7000 de statut civil coutumier (kanak) et 4000 de statut civil de droit commun – mais aussi et surtout parce que le Premier ministre Édouard Philippe a su prendre le temps d’établir un dialogue dans la confiance.

Créé par l’accord de Nouméa signé le 5 mai 1998, le Comité des signataires se réunit sur convocation du gouvernement, à la demande des différents partenaires engagés dans l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, pour faire le point sur l’application de l’accord. Que ce soit à l’occasion des élections locales ou, comme c’est le cas aujourd’hui, pour préparer le référendum prévu d’ici novembre 2018, la question des listes électorales y était devenue récurrente. […]