Très bonne nouvelle pour le cinéma en France. Du 12 janvier au 27 février 2022, le Forum des images à Paris accueille le cycle Tigritudes, une rétrospective qui retrace la diversité du cinéma panafricain de 1956 à aujourd’hui. Au total, 125 films majeurs du cinéma africain sont à découvrir : “Le cinéma africain de la période postcoloniale montre une richesse et une créativité foisonnantes”, note le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Le festival a été pensé par les réalisatrices Dyana Gaye (Des étoiles, 2013) et Valérie Osouf (Par-delà les territoires, 2017).
La proposition chronologique de Tigritudes est une singularité, explique Dyana Gaye à RFI : “Il y a eu des rétrospectives du cinéma en Afrique, mais ‘Tigritudes’ n’est justement pas une rétrospective. Je suis réalisatrice, Valérie Osouf avec laquelle je coprogramme ce cycle, est elle-même réalisatrice. Nous aimons bien appeler ‘Tigritudes’ une anthologie subjective, bicéphale, qui serait le fruit de regards croisés, de Valérie et de moi-même. À cet égard, c’est inédit. Nous ne sommes pas programmatrices ni universitaires, notre métier est de faire des films. Cela apporte une singularité au cycle”, explique-t-elle.
Cours de cinéma et master class
“Les séances de la rétrospective permettront de se replonger dans le cinéma de géants du cinéma africain, de Youssef Chahine (Les Eaux noires, 1956) à Ousmane Sembène (Emitaï, 1971), en passant par Med Hondo (Polisario : un peuple en armes, 1978)”, précise le CNC. Tigritudes parcourt les enjeux et les formes d’une cinématographie encore largement méconnue, écrit le site du Forum des images : “L’Afrique est forte d’une cinématographie multiple, puissante et singulière, malgré les lourdes séquelles du colonialisme sur la structuration de son industrie culturelle. Surmontant ces obstacles, les cinéastes du continent ont mis en scène des œuvres passionnantes, frappées par une sous‑diffusion chronique.”
Dyana Gaye voit dans cet événement “l’espoir de partager ces cinémas qui nous sont chers et indispensables à l’image la plus large de la compréhension du cinéma et de la construction d’une cinéphilie. Les cinémas d’Afrique, c’est une image manquante. J’espère que ce cycle va attiser la curiosité d’un large public.” Au-delà des courts et longs métrages proposés, le Forum des images hébergera en son sein des cours de cinéma sur divers sujets et des master class.