Dans les années 60, la vénérable Société des Missions Évangéliques de Paris (SMEP) gardait encore des modes de fonctionnement et des manières de penser venus du XIXe siècle. C’est pourtant au cours de cette période qu’elle a fait sa mue – une mue d’autant plus spectaculaire qu’elle a été réalisée en quelques années à peine – donnant naissance à une conception entièrement renouvelée de la Mission, et à deux institutions soeurs : le Défap et la Cevaa.

Hubert et Maria van Beek en ont été témoins ; tout comme ils ont été témoins, jeune couple d’envoyés à Madagascar, du bouillonnement intellectuel au sein des Églises de pays issus de la décolonisation. Tous deux nés aux Pays-Bas, ils ne semblaient en rien destinés à travailler pour les Missions françaises. Le contact avec la SMEP devait se nouer grâce à un bureau de liaison mis en place par l’Église réformées des Pays-Bas : le but en était, comme le rappelle Hubert van Beek, «d’aider les jeunes qui voulaient partir outre-mer, pour les mettre en lien avec des organisations actives dans les domaines de la Mission, du développement, de l’entraide». […]