C’était il y a 50 ans et ce devait être le procès d’un avortement. En 1972 donc, le procès de Bobigny marquait pourtant un moment majeur dans la marche vers la légalisation de l’IVG, arraché par les Françaises à peine deux ans plus tard. De “l’affaire Marie-Claire”, du nom d’une jeune fille mineure poursuivie par la justice pour avoir avorté après un viol, l’avocate Gisèle Halimi et les féministes du Mouvement de libération des femmes (MLF) ont fait à l’automne 1972 une tribune contre l’interdiction de l’avortement dans le pays. Les militantes “arrivent à proposer un cadrage qui n’est pas du fait divers mais le procès politique de la loi qu’il faut changer. Une loi injuste, désuète. On arrive à imposer l’idée d’un moment crucial pour le droit à l’avortement libre“, résume pour l’AFP l’historienne du féminisme Bibia Pavard. Abondamment couvert par les médias de l’époque, qui y consacrent articles et émissions, le procès de Bobigny vient galvaniser la mobilisation pour le droit à l’avortement, qui montait en puissance depuis quelques années dans la société française.

L’année précédente, 343 femmes ont signé un manifeste choc dans le Nouvel Observateur, où elles révèlent publiquement avoir avorté. Dans la liste figurent des célébrités comme les actrices […]