Alors que l’enjeu principal de cette COP 28 reposait majoritairement sur la sortie des énergies fossiles, il semblerait que le brouillon de l’accord final, rendu lundi 11 décembre par la présidence émiratie, n’incorpore pas cet aspect majeur. En effet, la première version du texte propose aux parties, comme l’indique le HuffPost, de « réduire la consommation et la production de combustibles fossiles d’une manière juste, ordonnée et équitable afin d’atteindre le niveau zéro net d’ici à 2050 ou autour de cette date. »
Le but est d’atteindre un consensus
Ce matin, mardi 12 décembre, le directeur général de la COP28, Majid al-Suwaidi, a expliqué que la présidence émiratie de la conférence travaillait à un nouveau projet d’accord, basé sur les « lignes rouges » exprimées la veille par les pays ayant rejeté sa première proposition. « Le but est d’atteindre un consensus », a-t-il confié aux journalistes, au dernier jour de la COP. « Nous aimerions tous finir à l’heure, mais nous voulons tous obtenir le résultat le plus ambitieux possible. C’est notre unique objectif. »
Un brouillon insuffisant
L’Union européenne, ainsi que la centaine de pays en faveur de la sortie des énergies fossiles négocient toujours face aux pays producteurs d’hydrocarbures, comme l’Arabie Saoudite, qui refusent que leur principale source de revenus soit affectée, comme l’explique l’Express.
En plus de la suppression de l’objectif commun de « sortie » du pétrole, du gaz et du charbon, le brouillon actuel de 21 pages, qualifié par l’Union européenne « d’insuffisant » laisse pour l’instant libres les pays signataires de l’accord de Paris de choisir leur façon de « réduire » les énergies fossiles, sans pour autant instaurer une forme d’obligation.
Les ONG et les experts n’ont pas hésité à dénoncer un projet en forme de « liste de courses » ou un « menu à la carte » mettant sur le même pied le développement du solaire, de l’éolien, du nucléaire, de l’hydrogène et celui des techniques de captage de carbone balbutiantes et inapplicables durant cette décennie cruciale. Joseph Sikulu, responsable pour le Pacifique de l’ONG 350.org, a réagi en pointant du doigt un “texte inacceptable et bien en deçà de l’ambition nécessaire pour maintenir les îles au-dessus de la surface des eaux ».
Un séjour prolongé
Si un nouvel accord est attendu dans la journée, il est peu probable qu’un texte remplissant toutes les conditions de la sortie du pétrole, du gaz et du charbon voie véritablement le jour aujourd’hui. Les Européens se sont réunis ce mardi tandis que les petites délégations confient leur intention de ne rien lâcher en restant sur place “jusqu’à la fin”.
Concernant les deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, la Chine et les Etats-Unis, on scrute leurs réactions, mais nul doute que les délégués se verront obligés de prolonger leur séjour… alors même que l’on fête aujourd’hui le 8e anniversaire de la COP21.