Lors de la COP 28 qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, les États feront le bilan de santé de la planète pour la première fois depuis l’Accord de Paris de 2015. Ils réfléchiront également à des solutions pour limiter le réchauffement “à l’horizon 2030 et après”, complète l’ONU sur son site. Une situation ubuesque lorsque l’on sait que la conférence sur la lutte contre le changement climatique sera présidée par le patron de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, le sultan Ahmed al-Jaber. Comme l’a rappelé l’économiste et professeure au Collège de France Esther Duflo dans son émission du lundi 27 novembre sur France Culture, une telle présidence ne présage rien de bon.

La lauréate du prix Nobel d’économie 2019 explique cependant que, “s’il n’y a probablement pas grand-chose à attendre de cette COP, ce[lle-ci] ne sera pas un immense changement par rapport aux COP précédentes”. Les décisions prises lors de ces conférences doivent, en effet, être approuvées à l’unanimité. Ainsi, dans l’espoir d’aboutir à un consensus, les négociations autour des termes exacts des traités sont très longues.

Des engagements volontaires

La spécialiste de la lutte contre la pauvreté ajoute que même lorsqu’un accord est trouvé, tous les engagements reposent sur la volonté et l’autonomie de chacun. Si bien qu’ils ne sont pas forcément respectés, et ce, même quand ils sont réalistes. C’est pourquoi Laurence Tubiana, la présidente du Conseil national du débat sur la transition écologique, et de nombreux experts se sont fendus d’une lettre ouverte. Adressée au secrétaire général de l’Onu, elle demande la réforme du processus.

La COP 28 sera également marquée par une discussion autour du fonds “pertes et dommages”. Celui-ci doit compenser les dégâts causés aux pays les plus pauvres qui sont les premières victimes du changement climatique, alors qu’ils y contribuent le moins. Alors que le fonds a été approuvé en 2022, la COP 28 devra plancher sur les détails de son fonctionnement, sachant que les États-Unis rejettent le principe de contributions obligatoires.