Aux Etats-Unis, les candidats rescapés à l’investiture républicaine se disputent le vote évangélique à coup de discours agressifs et séducteurs lors d’une primaire sans merci. Au Liban, depuis 2011, les évangéliques retroussent leurs manches pour venir en aide aux réfugiés syriens, en leur offrant aide médicale, soutien humanitaire et réconfort. Avec détermination, mais sans bruit.

Aux Etats-Unis, les Eglises rivalisent d’imagination et de moyens de communication, mais l’affluence au culte diminue. Au Liban, les Églises qui donnent tout ce qu’elles ont sont bousculées dans leur confort; elles sont obligées de multiplier les cultes pour accueillir tous ceux qui s’y présentent, semaine après semaine. L’effet miroir est assez saisissant.

Loin de moi l’idée de vouloir blâmer les évangéliques américains, tant il est vrai qu’en Europe nous ressemblons parfois davantage aux chrétiens d’outre-Atlantique qu’à ceux du Liban actuel. Nous aimons l’Église qui propose des activités de qualité, qui nous gonfle le moral le dimanche pour toute la semaine. L’Église consumériste n’est jamais très loin. […]