Sur beaucoup de sujets de société, le christianisme fait preuve d’une très grande diversité de convictions. Par exemple, sur la question de l’interruption volontaire de grossesse, l’Église catholique réaffirme régulièrement son opposition. Quant aux protestants, ils y sont plutôt favorables dans les milieux luthéro-réformés et plutôt opposés dans les Églises évangéliques, mais avec des nuances. À propos de la bénédiction des mariages de personnes de même sexe, les avis divergent au sein même de l’Église protestante unie… En revanche, le rapport à l’étranger fait beaucoup plus consensus. Le pape François a souvent rappelé le caractère sacré de l’accueil. Les Églises protestantes ont mené de nombreuses réflexions et actions sur cette thématique. Pour autant, le christianisme n’est ni naïf ni donneur de leçons.
Ainsi, le synode national de l’Église réformée de France, en 1998 déjà, affirmait : « La situation actuelle n’est pas propice à l’accueil des étrangers. Les difficultés économiques, la perte des repères, de sens, le démantèlement du tissu social suscitent un sentiment de crise, de fragilité matérielle ou psychique, de déracinement et de “mal-être”. Ainsi, dans nos vies quotidiennes, ouverture et fermeture, exclusions et partages, haine et amour s’affrontent, provoquant blessures et souffrances. Le processus synodal a permis de redécouvrir ces mêmes tensions dans la Bible. Là aussi, la réalité vécue de l’étranger suscite des sentiments contradictoires, tantôt de peur, de fermeture, d’exclusion, tantôt d’ouverture et de partage. La Bible nous offre donc un miroir dans lequel nous pouvons reconnaître notre humanité, ses faiblesses et ses forces. »
Fraternité humaine
Quelque 25 ans plus tard, la question de l’accueil de l’étranger se pose toujours. Le christianisme porte en lui cette conviction de […]