Depuis la Réforme protestante, les Églises ont construit leur fonctionnement, chacune à sa manière. Mais la conviction de base qui a présidé à ces élaborations est l’affirmation du « sacerdoce universel », c’est-à-dire, pour être précis, que « nous sommes tous prêtres ». La figure du prêtre est celle d’un intermédiaire entre l’être humain et Dieu. Notre conviction est qu’il n’y a pas d’intermédiaires. Les pasteurs ont un ministère particulier, comme d’autres, mais ils ne sont pas plus que les autres des prêtres qui, en plus, auraient le pouvoir de diriger l’Église.
Notre gouvernance est, dans notre jargon pas toujours facile à expliquer, « presbytéro-synodale ». En français courant, cela signifie que le pouvoir de décision est un équilibre entre le « presbytérien », le niveau local (les conseils presbytéraux), et le « synodal » (dans chaque région et au niveau national). Cette semaine se déroule le synode national de l’Église protestante unie de France. Sa réflexion porte, dans le cadre d’un processus pluriannuel, sur le thème « Mission de l’Église et ministères ». Cette année, comme l’indique le communiqué de presse, « le Conseil national a souhaité que les délégués puissent prendre connaissance d’initiatives et de projets vécus en France ou chez nos Églises-sœurs. “Expériences-Espérance”, tel est le titre de ce synode 2023 ». L’idée est donc bien de penser et d’organiser l’avenir de l’Église, tant dans ses missions que dans son organisation, qui doivent évoluer.
Un modèle original
Lorsque l’on observe la vie de cette Église (elle n’est pas la seule du protestantisme !), on peut se dire que ces processus d’orientation ou de décision sont […]