On pourra toujours théoriser la guerre. Elle fait partie de notre condition humaine, car elle a toujours existé. Mais elle fait partie aussi de notre condition animale : lorsqu’un lion prend le pouvoir sur une nouvelle troupe de lions, après avoir éliminé (voire mis à mort) l’ancien mâle dominant, il tue froidement les petits lionceaux issus d’une autre portée que la sienne. C’est l’équivalent de ce que nous qualifions de crime de guerre. Et pourtant le monde animal regorge de ces tragédies d’une violence inouïe.
Sommes-nous de simples animaux, aux instincts primitifs meurtriers, ou sommes-nous des humains, c’est-à-dire des êtres qui prétendent avoir construit des civilisations ? La réponse n’est évidemment pas simple. Nous sommes, en quelque sorte, des « primitifs civilisés ». En effet, aucun animal ne pourrait commettre de crimes de guerre aussi massifs que les nôtres, jusqu’au génocide planifié de la Shoah, qui fut un crime contre l’humanité. Mais, surtout, aucun animal ne pourrait penser la mort de l’autre de manière aussi réfléchie, aussi froide. Nous, les êtres humains, sommes capables d’industrialiser la mort, d’en faire un calcul froid entre les têtes tombées chez l’ennemi et les « pertes » dans notre camp. Par notre capacité à la raison, nous sommes capables de penser l’impensable…
Folie meurtrière
Lorsque Poutine décide d’envahir l’Ukraine, il y a un an, c’est un calcul froid, une folie raisonnée. Un an plus tard, tout s’est […]