Le nationalisme chrétien prend de l’ampleur aux États-Unis, où certains responsables politiques associent étroitement foi chrétienne et agenda politique. Des figures comme J.D. Vance ou Marco Rubio mobilisent un langage religieux pour justifier des programmes radicaux. « Nous observons cette évolution avec préoccupation », confie Andi Bachmann-Roth, co-secrétaire général de l’Alliance Évangélique Suisse dans un entretien avec Evangelical Focus.
« Et nous constatons des dynamiques similaires en Europe, y compris en Suisse. »
Le co-secrétaire de l’AES souligne pourtant qu’il ne s’agit pas de refuser tout engagement chrétien en politique, bien au contraire. L’AES a toujours soutenu une implication responsable des croyants dans la société. La vraie question est : comment exercer une influence sans trahir l’Évangile ?
Entre nostalgie chrétienne et perte d’influence
Dans un pays dont l’identité a longtemps été façonnée par le christianisme – croix sur le drapeau, hymne national inspiré des Psaumes, héritage de la Réforme – certains chrétiens peuvent ressentir une forme de tristesse face à la marginalisation de la foi dans l’espace public. Mais Andi Bachmann-Roth invite à la lucidité : « Ce que nous avons perdu, est-ce vraiment l’Évangile, ou une forme de convention sociale religieuse qui en était […]