Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’est pas récent. Mais, et nous l’avons évoqué plusieurs fois dans Réforme, la situation a empiré. Il y a eu une guerre meurtrière en 2020, gagnée par l’Azerbaïdjan, puis la mise en place d’un blocus du Haut-Karabakh, qui appauvrit toute une population. À l’image d’Ararat et de sa mère Rosa, en une de ce numéro, les Arméniens rassemblent leur courage pour tenir, résister. Ils sont cependant bien seuls. Nous en parlons en France, nous en parlons en Europe, et rien ne semble bouger. Il y a pourtant de nombreuses raisons de ressentir une solidarité profonde avec les Arméniens. Ils ont connu un génocide et l’exil des survivants. Le protestantisme, sans doute parce qu’il a autrefois lui-même subi des persécutions, sera toujours du côté du fragile, de l’exclu, de l’agressé. Les exemples sont nombreux : défense des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, accueil des réfugiés. Cela fait partie de notre ADN…
De plus, l’Arménie est enclavée. Sa frontière avec la Turquie est un no man’s land. Après avoir subi le soviétisme, la voilà agressée par un autre ogre voisin, l’Azerbaïdjan, fort de ses ressources énergétiques (pétrole et gaz). Et la diplomatie mondiale donne parfois l’impression de laisser tomber ce pays. Cette guerre, c’est le retour de David contre Goliath, le petit et le géant. Oui, mais dans l’histoire biblique, c’est le petit qui gagne… L’Arménie, c’est aussi une diaspora très importante, notamment en France. Certains vont parfois jusqu’à dire que Marseille serait […]