Les chiffres sont parlants : en Suisse, chaque année, ce sont 2,3 millions de personnes qui pratiquent des activités bénévoles, soit 27% de la population. Et les proportions françaises suivent la même tendance.
Jean-Louis Clément est responsable de plusieurs structures d’économie sociale et solidaire, avec des équipes mélangées entre professionnels et bénévoles. Il livre sans détour son regard critique sur l’évolution du terme, qui semble avoir aujourd’hui perdu de sa substance : « Le bénévolat, à présent, est souvent présenté comme une occupation périphérique, valorisante et valorisable envers la société, avec des bénéfices pour chacun, mais qui est de plus en plus considéré comme un loisir. On s’engage bénévolement comme on pourrait faire du jogging pour s’épanouir, du yoga ou un autre passe-temps. »
Il étend sa réflexion : « C’est finalement pareil pour le mot « chrétien ». Est-ce que c’est juste une étiquette à laquelle on suppose certaines valeurs ? » Il s’interroge sur la signification profonde de ces termes : « Au sens étymologique du terme, être « chrétien » c’est être un petit christ, soit quelqu’un qui reflète le caractère et la personnalité de Christ. » Selon lui, au sens strict du terme, le « bénévolat » n’est pas censé être un passe-temps, mais une activité entièrement consacrée à la pratique du […]