Notre monde est souvent étrange, comme sont étranges les coïncidences. Cette rentrée est marquée, politiquement, par une prise de conscience générale de la réalité de la crise écologique mondiale. En France, ce furent les incendies, les canicules successives et la sécheresse. Au Pakistan, les inondations historiques sont un désastre humanitaire. Un tiers de la population vit désormais les pieds dans l’eau. Ce n’est plus l’effet papillon qui part d’un simple battement d’aile, c’est l’effet majeur et totalement généralisé d’une inexorable évolution, qui nous pousse à une réflexion sur la modération de la consommation, énergétique en particulier.
Et, en même temps, on assiste, avec la succession royale britannique, en ayant presque l’impression d’y participer heure par heure, à un faste absolu, un protocole millénaire où tout est fait pour manifester une forme de puissance. C’est aussi une dialectique entre permanence et évolution. Quoi que l’on pense de la reine, du roi et de la monarchie, cette période « habille » médiatiquement notre temps et nos réflexions. Et nous voilà, seuls face à nous-même, dans nos choix quotidiens, entre le faste et la nécessaire modération.
Une éthique du préférable
Au fond, c’est une parabole de notre condition humaine, entre la volonté du beau, du grand (parfois même du « toujours plus ») et la nécessité de la modération, individuelle et collective. L’éthique protestante tente de formuler cette dialectique. Elle distingue […]