Dans les Trente Glorieuses (1945-1975), la France vécut une prospérité croissante, après le drame de la destruction de l’Europe. Il fallut pourvoir vite au logement de nombreuses familles. De plus, pour les besoins de l’industrie, on fit venir de nombreux immigrés, mais ensuite aussi les rapatriés d’Afrique du Nord, après l’indépendance de l’Algérie. On construisit beaucoup et très vite, souvent dans un style (les fameuses barres) très largement contesté aujourd’hui car il ne favorise ni la mixité ni le vivre-ensemble, même si des architectes comme Le Corbusier imaginèrent des « unités d’habitation de grandeur conforme ». Il s’agissait de grands immeubles dotés de tous les services – même une école ! Le rêve d’un village dans un immeuble. Mais ce fut un demi-échec, à tel point que l’immeuble du Corbusier à Marseille est surnommé « la maison du fada ». Ces constructions trop rapides et trop denses ont aggravé la fracture sociale et contribué à l’apparition des cités de banlieue et de quartiers difficiles.
Aujourd’hui, la situation ne s’améliore pas, malgré de nombreux plans successifs dont le dernier, celui de Jean-Louis Borloo, qui fut jeté aux oubliettes. On agit au coup par coup, on détruit des immeubles vétustes et trop denses, on végétalise pour améliorer le cadre de vie. Hélas, la combinaison de la hausse des taux du crédit et de l’inflation cause des difficultés supplémentaires sur le marché immobilier, tant pour la vente de biens que pour la construction de nouveaux logements. Les familles défavorisées se retrouvent dans une précarité qui ne cesse d’augmenter.
Retrouver le sens de la fraternité
Dans la Bible, il existe de nombreux textes nous invitant à prendre soin des autres, et notamment des plus fragiles. Déjà dans l’Ancien Testament, le peuple est considéré comme une famille, liée par une Alliance conclue par Dieu. Paul ira jusqu’à évoquer l’Église comme […]