Elles craignent des discussions “de façade” sur un texte très droitier. Les organisations qui défendent les exilés entament, ce lundi 21 novembre, une semaine de concertations au ministère de l’Intérieur pour replacer les questions d’accueil, d’intégration et de régularisations, au coeur du projet de loi sur l’immigration. Si l’exécutif en a vanté l’”équilibre“, la future loi, qui doit être déposée début 2023, prévoit surtout une série de durcissements pour parvenir à davantage d’efficacité en matière d’expulsions, que ce soit en réformant les procédures d’asile ou en réduisant drastiquement le nombre de recours auxquels ont accès les étrangers qui contestent leur éloignement.
Les concertations prévues jusqu’à vendredi avec les associations, ONG et autorités indépendantes s’ouvrent au moment où le diptyque “humanité et fermeté“, mis en avant par le gouvernement, a montré ses limites avec l’accueil du navire humanitaire Ocean Viking : la quasi-totalité des migrants débarqués ont été libérés de la “zone d’attente” où les autorités comptaient les enfermer, symbole pour l’opposition que le contrôle de l’immigration échappe à l’État. “La recherche d’équilibre présentée va être très complexe à mettre en place et la marge de manoeuvre est extrêmement réduite” pour faire bouger des lignes très sécuritaires, juge auprès de l’AFP Pierre Henry, président de France fraternités. La “discussion est ouverte” sur de possibles amendements, “à partir des propositions” du gouvernement avait expliqué la semaine dernière à l’AFP la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, qui mènera ces concertations en partie avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
“On navigue à vue”
“On ne veut pas d’une concertation de façade“, a prévenu Pierre Henry, “tant il y a de choses à redire” sur les propositions du gouvernement. À commencer, dit-il, par celle qui consiste à délivrer une obligation de quitter le […]