Malgré son indépendance et la jeunesse de ses cadres, le mouvement scout est intimement lié à l’histoire et à la spiritualité des Églises protestantes. Sa pédagogie particulière a permis depuis plus de cent ans à des jeunes gens à peine formés d’accompagner des enfants et adolescents vers leur future vie d’adultes, par un ancrage dans la fraternité et une adaptation constante au monde.

Cent ans, avec des hauts et des bas

Le Covid ayant un peu décalé la fête, les cent-deux ans du groupe local ont été célébrés en juin dernier, par un culte et des animations laissant une grande place à la rétrospective. Et le constat fut clair, soutenu par les souvenirs des uns et les photos de la centaine de participants. Le scoutisme versaillais a été fort jusque dans les années 1960 et très lié à la paroisse, puis a vécu des périodes de baisse relative et des rebonds dans les années 1980 puis 2000 jusqu’à compter encore aujourd’hui plusieurs unités. À chaque fois, la proximité paroisse-catéchisme-scoutisme-groupe de jeunes a été le moteur d’un ancrage profitable. Au point que le groupe local et celui des jeunes ont parfois compté plus d’une centaine d’individus chacun et ont su susciter une douzaine de vocations pastorales.

Ancrer la pédagogie dans l’Évangile

Ici, le scoutisme est plutôt traditionnel, avec uniforme et pédagogie proche du fondateur Baden-Powell. Cela offre une palette d’actions possibles pour les jeunes de la ville et des environs, en matière de débrouillardise, de froissartage, de service de l’autre ou d’apprentissage de la responsabilité. Car le scoutisme, dont on dit qu’il est une école de vie, est peut-être avant tout une école du sens de la vie. Cette vie, fondée sur la promesse, la réflexion autour de références bibliques et la découverte de l’altérité forme cette pédagogie si particulière au scoutisme, pleinement laïque et pleinement spirituelle qui attire de plus en plus de jeunes et de responsables. Au point qu’il faille parfois des listes d’attente pour gérer les entrées, au grand regret des responsables.

Fort de cette réussite, le groupe local souhaite se rapprocher encore de l’Église et l’incarner à sa façon, ouverte à tous et ancrée dans le monde et la Bible. Une réflexion en ce sens est entamée avec le Conseil de la paroisse.

Culture de la responsabilité

C’est aussi pour cela que l’équipe d’organisation du centenaire du scoutisme a choisi pour le vivre le cadre d’une fête paroissiale, mêlant ainsi d’anciens scouts et paroissiens à la communauté actuelle. Parmi ceux qui revenaient sur les lieux de leur enfance, beaucoup étaient aujourd’hui conseillers presbytéraux ou membres actifs disséminés dans les paroisses de France et ont partagé les premières impressions laissées par la culture scoute de responsabilité.

L’actuel groupe local se porte bien et les étudiants qui le dirigent maintenant cherchent à leur tour à transmettre ce sens de l’altérité qui implique que chacun prenne sa part dans la communauté scoute pour offrir aux suivants la même qualité d’être que ce qu’il a vécu. Si la journée de juin était belle, c’est aussi que des jeunes et des anciens, frères et sœurs de service, ont su se parler et échanger un peu de leur passion de vivre et de découvrir.