Notre monde va vite, très vite. Ou, du moins, on le croit… En fait, c’est l’information qui va très vite. Trop vite ? Peut-être. Les médias mettent en exergue une situation, un évènement, un conflit, puis passent à autre chose. Cette façon de faire forge sans doute nos esprits sur le mode du zapping. Cela a des avantages. Nous sommes informés et pouvons agir. En 1931, les pires inondations que la Chine ait connues font 150 000 victimes directes et quantité d’autres, sans doute des millions, succombent aux épidémies qui s’ensuivent. Les médias occidentaux en parlèrent peu et l’aide internationale fut faible… Aujourd’hui, une catastrophe, où qu’elle ait lieu, fait réagir. Et la solidarité mondiale se met en place.

Mais cette médiatisation rapide a bien sûr aussi de graves conséquences : l’habitude et l’oubli. Nous oublions une situation quand une autre apparaît. À Réforme, nous essayons d’être attentifs à suivre les « situations oubliées » : conflits, famines, crises… Notre regard occidental se porte aujourd’hui sur l’Ukraine, et c’est bien normal. Dans ce pays agressé, meurtri par les crimes de guerre, se joue une partie de l’avenir de la planète. Nous somme tous bouleversés par le spectacle de ces populations décimées ou […]