Dernièrement, lors de la nuit de la solidarité, 3500 personnes dormant dans la rue ont été recensées à Paris. Et l’on estime leur nombre à 300 000 pour la France entière, et parmi elles de plus en plus de femmes, avec enfants et même des nourrissons. 17 % des Français sont sous le seuil de pauvreté monétaire (1100 €) soit plus de 9 millions. Des étudiants ou des retraités sautent des repas. Tous les Français ne mangent pas à leur faim. 10% de la population française a recours à l’aide alimentaire, dont 72 % de femmes. Et en face des centaines d’associations, de toutes tailles, grandes et anciennes ou petites initiatives, qui tentent de colmater les brèches du tissu social. L’auteur qui pendant dix ans a travaillé dans l’économie solidaire, connaît de l’intérieur les rouages de ces associations. Son état des lieux est illustré d’interviews de responsables d’associations qui expliquent leur rôle et comment ils doivent s’adapter à de nouveaux publics.
Pendant longtemps subventions et générosité publiques ont pallié les carences de la solidarité étatique. Mais de nouvelles précarités sont apparues, familles monoparentales, femmes avec ou sans enfants sans domicile fixe, personnes âgées isolées, immigrés et exilés, et des associations sont nées pour y répondre. Mais le flux des besoins est plus fort. D’où ces queues devant les banques alimentaires et ce triste spectacle des personnes endormies dans la rue. La pauvreté ne se mesure pas seulement sous l’angle économique et monétaire. […]