Le sommet « Nutrition for Growth » s’est tenu à Paris jeudi 27 et vendredi 28 mars. Les problèmes liés à l’alimentation concernent « un dixième de la population mondiale » a rappelé Emmanuel Macron. « Les conflits alimentent la faim, la faim crée des conflits. Le combat contre la malnutrition est un combat pour la paix », a-t-il développé. La malnutrition englobe la maigreur, le retard de croissance et un poids faible, mais aussi les carences, le surpoids, l’obésité et les maladies liées à une alimentation ultra-transformée n’épargne aucun pays, rappellent Les Echos. La sous-nutrition est responsable d’un décès sur deux des enfants de moins de cinq ans et 733 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Enfin, environ 2,8 milliards de personnes, soit un tiers de la population, n’ont pas les moyens de s’alimenter sainement, indique l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« Notre action collective peut faire la différence » a assuré Afshan Khan, secrétaire générale adjointe de l’ONU, à la clôture de la réunion. Elle a toutefois souligné que les coupes récentes sur l’aide sont évaluées à 44% et que les impacts de ces coupes ne se feront pas sentir seulement sur les programmes d’urgence, mais qu’ils « affecteront des services de santé essentiels, des programmes alimentaires à l’école, agricoles, d’assainissement de l’eau…« . Ce sommet était le premier grand rendez-vous depuis l’annonce par Donald Trump de la fin de la quasi-totalité du programme d’aides de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Les pays européens tels que l’Italie, la Belgique, la France et le Royaume-Uni ont, eux aussi, diminué l’aide publique au développement dans un contexte de difficultés économiques et d’accroissement des dépenses militaires.

13 milliards de dollars par an pour éradiquer la malnutrition

À l’issue de ce sommet, plus de 27 milliards de dollars seront mobilisés pendant quatre ans. Pour rappel, la Banque mondiale évalue que les besoins pour éradiquer la malnutrition sont évalués à 13 milliards de dollars par an. Ces engagements financiers proviennent d’États, de banques de développement et d’organisations philanthropiques américaines. Ils seront contrôlés par la plateforme « Global nutrition report », gérée par l’ONG américaine Path. Ce montant est supérieur à celui enregistré quatre ans plus tôt dans le cadre du « N4G » de Tokyo. Cette année-là, le sommet nutrition avait été alimenté pour moitié par la contribution des États-Unis, souligne France 24.

Marjeta Jager, directrice générale adjointe à la coopération internationale à la Commission européenne, s’est félicitée pour la tenue de ce sommet et a indiqué que l’Europe s’était engagée à hauteur de 6,5 milliards d’euros, « montrant le rôle de leader » de l’Europe, « partenaire stable et fiable ». La France a évalué à « plus de 750 millions d’euros » le montant qu’elle consacrera sur cinq ans à la nutrition. Emmanuel Macron a d’ores et déjà annoncé que les objectifs du sommet « Nutrition for Growth » seraient débattus dans le cadre du G7 que la France présidera en 2026.