Récemment, les présentatrices des grandes chaînes de télé afghanes ont dû se couvrir le visage à l’antenne. C’était dimanche 22 mai, rapporte Libération. Un jour plus tôt, elles défiaient l’ordre des talibans de cacher leur apparence. “Nous avons résisté et étions contre le port (du voile intégral)”, a déclaré Sonia Niazi une présentatrice de TOLOnews, citée par le quotidien. “Mais TOLOnews a subi des pressions, (les talibans) ont dit que toute présentatrice qui apparaissait à l’écran sans se couvrir le visage devait se voir confier un autre travail”, a-t-elle ajouté.
Ces discriminations à l’égard des femmes ne touchent pas seulement à la culture mais bien à l’ensemble des pans de la société en Afghanistan, relate L’Obs. L’école, l’emploi, la politique et le sport : autant de domaines où les femmes, depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, font face au recul, voire à la perte totale, de leurs libertés.
Le sport “ni nécessaire, ni approprié” pour les femmes
Le 23 mars, les talibans ont ordonné la fermeture des collèges et lycées pour les filles, rappelle l’hebdomadaire. Ils ont indiqué que les Afghanes pourraient par ailleurs étudier à l’université dans des classes non mixtes. Début mai, le chef suprême des talibans a émis l’ordre selon lequel les femmes avaient pour obligation de se couvrir entièrement en public, idéalement avec la burqa. “Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles doivent voiler leur visage, à l’exception de leurs yeux, selon les recommandations de la charia, afin d’éviter toute provocation quand elles rencontrent un homme” n’appartenant pas à leur famille, précise le décret.
Pis : les femmes qui travaillent au sein du Gouvernement peuvent être licenciées si elles ne se conforment pas au nouveau code vestimentaire. Si leurs épouses ou leurs filles ne respectent pas ce dernier, les hommes risquent aussi la suspension. Malgré l’autorisation des femmes à travailler si la ségrégation des sexes est appliquée, la réalité est tout autre, indique L’Obs. Mis à part certains secteurs spécialisés tels que la santé et l’éducation, les femmes n’ont plus accès aux emplois de la fonction publique. Côté sport, les restrictions sont également de mise. En septembre dernier, écrit l’hebdomadaire, le chef adjoint de la Commission culturelle des talibans avait indiqué à la télé australienne que la pratique du sport pour les femmes n’était “ni nécessaire, ni appropriée”.