En 2003 ou 2004, les officiels américains nous affirmaient que la résurgence des talibans n’était que la dernière convulsion d’un mouvement à l’agonie. Aujourd’hui, la rébellion en Afghanistan, c’est au moins 60 000 combattants, présents sur 70 % du territoire, tenant de fait l’Afghanistan rural. Washington doit dialoguer avec elle pour quitter le pays dans l’honneur. Comment en est-on arrivé là ? On peut désigner un responsable, des deux côtés de l’Atlantique : l’idéologie. Bien sûr, à Washington, il y a eu le biais idéologique néoconservateur. Loin d’être un fantasme naïf de diffusion de la démocratie, le néoconservatisme a été l’expression d’un néo-impérialisme triomphant, pensant confirmer l’unilatéralisme postguerre froide par la force.
Ce projet théorique a rendu plus importante la conquête d’un pays clé au Moyen Orient, l’Irak, que la stabilisation du véritable champ de bataille de la nouvelle « guerre contre le terrorisme », l’Afghanistan. Dès 2002, des moyens […]