Pasteur de l’Église évangélique arménienne à Alfortville, dans le Val-de-Marne, Gilbert Léonian est l’un des membres fondateurs de l’ONG Espoir pour l’Arménie, créée un an après le grand tremblement de terre de 1988. Il rentre d’un séjour de trois semaines dans le pays en août dernier. “Pour la première fois en plus trente ans de missions humanitaires, je suis revenu triste, inquiet et même pessimiste quant à l’avenir de l’Arménie. Jamais notre peuple n’a été aussi seul, isolé et divisé, jamais il n’a vécu avec autant d’incertitude quant à son présent et son avenir.
L’Arménie est aujourd’hui isolée sur la scène internationale. Pire, la communauté internationale, dans sa majorité, ferme les yeux sur les agissements du dictateur azerbaïdjanais Ilham Aliyev et de son homologue et soutien turc Recep Tayyip Erdogan, qui se croient désormais tout permis. Quant à Vladimir Poutine, difficile de ne pas frémir devant sa terrible hypocrisie : ce soi-disant allié, qui devait nous protéger, est resté les bras croisés et a attendu que l’Arménie soit un genou à terre pour lui faire signer la reddition du 9 novembre 2020, tout cela pour accentuer la présence russe dans le Caucase. Toutes ces années, nos mises en garde et appels à l’aide sont restés sans suite, on nous répétait toujours que nous étions paranoïaques. Mais une fois de plus, le peuple arménien, un peuple digne, pacifique, enraciné dans le christianisme, aux prises avec […]