Dans sa conception du gouvernement, le président américain, Donald Trump, aspire à un pouvoir autoritaire au même titre que Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan ou Xi Jinping. La différence entre les États-Unis, la Russie, la Turquie ou la Chine est que les premiers sont une démocratie dans laquelle demeurent des contre-pouvoirs, alors qu’ils sont muselés dans les trois autres. C’est dire les enjeux de notre article sur la vitalité de la démocratie étasunienne.

Pour penser l’importance des contre-pouvoirs, nous pouvons faire un détour biblique et revenir au livre de l’Exode, qui marque la libération du peuple et la constitution des enfants d’Israël en une nation. Pendant cette marche vers la liberté, Moïse a institué trois ordres : des juges, des prêtres et des anciens, ce qui correspond à une première séparation des pouvoirs entre le judiciaire, le religieux et le politique. Par la suite a émergé un quatrième pouvoir, celui des prophètes, qu’on peut assimiler au pouvoir d’interpellation au nom de la justice.

« Ton pouvoir ne tiendra pas »

Nous prendrons deux exemples sur les bénéfices du maintien de cette distinction. Le premier roi s’appelait Saül. Il a été choisi par Dieu, pourtant il a fait une faute qui a conduit à sa perte : alors qu’il se préparait à livrer une bataille contre les […]