Cette année, le changement de rythme estival a été plus accentué encore que d’habitude. La tenue des Jeux olympiques à Paris, d’abord redoutés, puis presque unanimement encensés par leurs hôtes français et leurs invités du monde entier, a constitué une trêve bienvenue. À la suite d’une année marquée par une actualité nationale et internationale particulièrement compliquée, ces quelques semaines de fête à la fois sportive et culturelle ont permis à tout un chacun de communier dans une joie collective presque sans arrières pensées. 

Rien de ce qui nous préoccupait jusqu’alors n’est cependant véritablement résolu : la guerre en Ukraine s’éternise et le Proche Orient menace encore et toujours de s’embraser. Si quelques lueurs d’espoirs apparaissent quant à l’élection américaine prochaine, la situation européenne reste très déprimée, tant chez nos voisins que chez nous, alors que nous sommes toujours confrontés à une équation politique inédite et lourde d’incertitudes. 

Tandis que les Jeux jouent les prolongations avec la tenue des olympiades paralympiques, on est évidemment tenté de surfer encore sur cette diversion pour repousser à plus tard la résolution des nombreux défis qui se présentent obstinément à nous. Il nous faut pourtant bien rentrer, replonger résolument dans toutes nos activités afin de continuer à avancer.

Ce souffle d’été doit pouvoir nous aider à rebondir. En retrouvant une respiration reposée, le courage de continuer à agir et à nous engager ne devrait plus devoir tarder.

Valentine Zuber, professeure d’université, pour « L’œil de Réforme »