Alors que des fumées issues des gigantesques feux qui ravagent les forêts canadiennes depuis le début de l’année ont atteint la France mardi 27 juin, les émissions liées aux incendies ont battu un record, selon l’observatoire européen Copernicus. Ouest-France rapporte que le Canada a d’ores et déjà dépassé ses émissions de carbone. Quelque 259 feux monstrueux sont hors de contrôle, sur un total de 494 feux actifs, et rejettent une énorme quantité de dioxyde de carbone.
Ainsi, près de “160 mégatonnes (Mt) d’émissions de carbone, qui sont maintenant les émissions annuelles totales estimées les plus élevées pour le Canada” ont été rejetées, d’après le Service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus (CAMS), dont les données remontent jusqu’à 2003. Le précédent record date de 2014. Cette année-là, les émanations avaient atteint 140 Mt.
88 % des émissions de GES du Canada
Les incendies ont déjà détruit 7,7 millions d’hectares. À eux seuls, ils représentent plus de 10 % des émissions mondiales de carbone liées à des feux de forêt en 2022, soit 1 455 Mt. Quant aux 160 Mt de carbone, elles équivalent à environ 590 millions de tonnes de CO2, soit 88 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre du Canada en 2021 (670 Mt CO2 équivalent).
Au Canada, les incendies sont favorisés par des conditions chaudes et sèches qui pourraient durer jusqu’à la fin de l’été. Pas de quoi améliorer la qualité de l’air. Celle-ci s’est fortement dégradée en Amérique du Nord. En revanche, les fumées arrivées en Europe depuis lundi 26 juin circulent à plusieurs kilomètres d’altitude. Cela fait dire à Copernicus qu’il est “peu probable” qu’elles aient un impact sur la qualité de l’air.
Vers une hausse du nombre des incendies
Il n’empêche que ce qui se passe au Canada illustre l’une des craintes des climatologues : une augmentation du nombre des feux provoquée par le réchauffement climatique. La multiplication des incendies transforme ces puits de carbone naturels, qui captent et stockent le dioxyde de carbone, en sources de gaz à effet de serre. Désormais, les feux détruisent deux fois plus de couverture forestière dans le monde qu’au début du siècle.
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