Les sonneries des cloches de toutes les églises de Paris annoncent la capitulation allemande. L’Alsace et la Lorraine, annexées par les Allemands dès 1870, reviennent à la France. En ce 11 novembre 1918, la France compte approximativement 1 322 000 Français morts ou disparus et au moins 4 266 000 blessés graves dans la guerre de 14-18. L’historien et académicien Max Gallo écrit dans son livre (p. 32), 1918 : la terrible victoire : « En France pas un village, pas un quartier des villes de la République, où l’on ne croise femmes, enfants, vieux hommes en deuil, brassard funèbre au bras, voile noir cachant les visages ravagés des épouses, des sœurs, des mères. Et l’on ne remarque même plus les mutilés tant ils sont nombreux. » à ces mutilés de guerre appartiennent ceux que l’historienne Sophie Laporte décrit, dans un ouvrage au titre évocateur, Les gueules cassées.
La haine et le sentiment de vengeance ont dominé cette fin de la guerre la plus meurtrière de l’histoire d’Europe jusqu’alors. […]