Ukraine, échanges commerciaux, terres rares… autant de sujets qui seront abordés en Chine à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron. Le président de la République, accompagné de son épouse et de six ministres, tentera de trouver un terrain d’entente avec son homologue chinois Xi Jinping du 3 au 5 décembre 2025, détaille Les Échos. Il s’agit de la quatrième visite en Chine du chef de l’État depuis sa première élection en 2018, la dernière remontant au printemps 2023.

Cette rencontre a lieu dans la lignée de la restitution en septembre dernier des deux pandas prêtés jusqu’alors au zoo de Beauval (Loir-et-Cher), qui a pu faciliter l’établissement d’un contact entre la France et la Chine. Si le Président de la République était attendu ce mercredi à huit heures (heure française), les véritables discussions devraient avoir lieu le jeudi 4 décembre.

La veille, le programme sera consacré à la visite des jardins Qianlong, rouverts récemment après un quart de siècle de restauration, et de la Cité interdite. Pour le troisième et dernier jour de cette visite d’État, le locataire de l’Élysée ralliera ensuite la métropole de Chengdu en compagnie de son homologue.

Des points clefs à discuter

Emmanuel Macron va avoir fort à faire pour défendre les intérêts de la France et de l’Europe. Concernant l’Ukraine, il va lui falloir convaincre Pékin de mettre la pression sur Moscou en vue d’un véritable cessez-le-feu, dans un contexte où la Chine demeure son principal partenaire stratégique, relève l’AFP, citée par BFM TV. Cette dernière continue notamment d’acheter du pétrole à la Russie et prend bien soin de conserver l’alliance qu’elle entretient avec elle.

Autre dossier brûlant : les terres rares et le climat économique tendu autour de Shein. La Chine contrôle une grande part de la production mondiale de ces minerais essentiels, dont l’exportation est de plus en plus encadrée. À l’inverse, du côté de Paris et Bruxelles, on s’inquiète des pratiques du géant du e-commerce Shein, visé par des procédures après la vente de produits illégaux. Le gouvernement français réclame notamment sa suspension temporaire, un point que le président français entend aborder franchement, selon l’Élysée.

Un des points les plus cruciaux réside dans les échanges commerciaux sino-français, alors que ces derniers restent un champ de tension majeur. Le déficit français atteint des niveaux record – proche de 306 milliards de dollars – tandis que des enquêtes chinoises visent les exportations de cognac, de produits laitiers ou de viande porcine. Une démarche justifiée par le soutien apporté par la France à l’augmentation des droits de douane voulue par l’Europe sur les voitures électriques chinoises. Le gouvernement français souhaite cependant attirer davantage d’investissements chinois et un partage technologique dans les mobilités durables ou le photovoltaïque. Plusieurs accords pourraient être signés, ce qui montrerait que la relation économique se poursuit malgré les contentieux.